Le pape saint Léon le Grand contredit directement le « baptême de sang » et le « baptême de désir »

Le Magistère de l’Église a enseigné à maintes reprises que le baptême est la seule voie de salut. En fait, dans sa lettre de 447, il y a un passage extrêmement important dans lequel le pape saint Léon le Grand aborde la manière dont on doit permettre le baptême des catéchumènes non baptisés qui sont en danger, et il déclare spécifiquement que le baptême est « la seule garantie du vrai salut pour quiconque est en danger de mort, dans une situation de siège, dans la détresse de la persécution, dans la terreur d'un naufrage ». Évidemment ceci contredit directement la notion de « baptême de sang » et de « baptême de désir ». Remarquez la référence du pape à la détresse de la persécution (in persecutionis angustiis). La détresse de la persécution fait référence à une situation dans laquelle des personnes peuvent être tuées pour leur foi en Jésus-Christ. Un catéchumène non baptisé dans « la détresse de la persécution » (in persecutionis angustiis) est précisément la situation pour laquelle les partisans du « baptême de sang » prétendent qu'une personne pourrait être sauvée sans l’eau du baptême. Mais le pape saint Léon le Grand enseigne le contraire !

Pape saint Léon le Grand, Lettre 16, 21 octobre 447, §6 : « En cas de nécessité, le baptême peut être réalisé à n’importe quel moment. C'est pourquoi, comme il est tout à fait clair que ces deux temps [Pâques et Pentecôte] dont nous avons parlés sont ceux qui conviennent pour baptiser les élus dans l'Église, nous vous exhortons, bien-aimés, à ne pas associer d'autres jours à cette observance. Car, bien qu'il y ait aussi d'autres fêtes auxquelles on doit beaucoup de respect en l'honneur de Dieu, nous devons néanmoins respecter une exception rationnelle et mystique pour ce sacrement primordial et le plus grand, sans pour autant s’interdire de secourir ceux qui sont en danger en leur administrant le Baptême à tout moment. Car si nous repoussons les demandes de ceux qui ne sont pas pressés par une mauvaise santé et vivent dans une paisible sécurité à l'occasion de ces deux fêtes étroitement liées et apparentées, ne refusons en aucun cas ce qui est l'unique garantie du vrai salut à quiconque est en danger de mort, dans une situation de siège, dans la détresse de la persécution, dans la terreur d'un naufrage. »

LATIN: “In necessitatis casu omni tempore baptizandum. Unde quia manifestissime patet baptizandis in ecclesia electis haec duo tempora, de quibus locuti sumus, esse legitima, dilectionem vestram monemus ut nullos alios dies huic observantiae misceatis.  Quia [Ed. Cap. VI] etsi sunt alia quoque festa, quibus multa in honorem Dei reverentia debeatur, principalis tamen et maximi sacramenti custodienda nobis est, mystica et rationalis exceptio; non interdicta licentia, qua in baptismo tribuendo quolibet tempore periclitantibus subvenitur.  Ita enim ad has duas festivitates connexas sibimet atque cognatas, incolumium et in pacis securitate degentium libera vota differimus, ut in mortis periculo, in obsidionis discrimine, in persecutionis angustiis, in timore naufragii, nullo tempore, hoc verae salutis singulare praesidium cuiquam denegemus.”

Le pape saint Léon le Grand enseigne que pour les catéchumènes non baptisés dans une telle situation comme la détresse de la persécution ou de tout autre danger, le baptême d'eau est la seule garantie du vrai salut (verae salutis singulare praesidium). Il n'en serait pas ainsi s'il existait d'autres formes de baptême ou d'autres moyens d'être sauvé. Cette citation contredit directement l'idée d'un « baptême de sang » et d'un « baptême de désir » pour les catéchumènes non baptisés. Ce passage de Léon le Grand réfute également ceux qui prétendent à tort que les pères de l'Église étaient unanimes à enseigner que le « baptême de sang » pouvait remplacer le baptême d'eau. Non, ils n'étaient pas unanimes. En tant que pape et père de l'Église, le texte de Léon le Grand, qui contredit directement les notions de « baptême de sang » et de « baptême de désir », l'emporte sur tout autre texte ou citation d'un ou de plusieurs pères de l'Église qui auraient dit quelque chose de différent.

De plus, si le martyre était un moyen d’être justifié en l'absence du baptême, comme certains le prétendent à tort, alors pourquoi l'Église aurait-elle même baptisé à la hâte des catéchumènes non baptisés qui étaient en danger de persécution ? Pourquoi ne pas les laisser poursuivre leur préparation et recevoir le « baptême de sang », le cas échéant ? L'enseignement de l'Église selon lequel de tels catéchumènes non baptisés devaient être baptisés à la hâte pendant une persécution, au lieu d'être baptisés plus tard dans une situation normale, prouve que le 'baptême de sang' n'est pas un moyen sûr de justification, comme le baptême d'eau est réputé l'être. Il ne faisait pas partie de la doctrine de la foi. Recevoir l’eau du baptême est le seul moyen d'être sauvé. C'est l'enseignement de l'Église catholique et la véritable règle de foi. C'est ce que l'on trouve dans toutes les déclarations magistérielles sur la question. Voir aussi, par exemple, notre vidéo et notre article sur l'important décret sur le baptême du pape saint Sirice.

En fait, dans sa Lettre, le pape Léon utilise un langage autoritaire et expose sa doctrine en tant qu'occupant du siège de Pierre. Il déclare :

Pape saint Léon le Grand, Lettre 16, 21 octobre 447, §1 : « Les préceptes de Dieu et les avertissements de l'Apôtre nous incitent à surveiller attentivement l'état de toutes les églises et, si quelque part on trouve quelque chose qui a besoin d'être réprimandé, à rapidement rappeler les hommes avec soin, soit de la stupidité de l'ignorance, soit de l’audace et de la présomption. Car si nous sommes avertis par l'ordre même du Seigneur, selon lequel le bienheureux apôtre Pierre a été pressé par l'injonction mystique trois fois répétée que celui qui aime le Christ doit paître les brebis du Christ, nous sommes contraints, par respect pour le siège que nous occupons par l'abondance de la grâce divine, d'éviter autant que possible le danger de la paresse ; de peur que la confession du chef des Apôtres, par laquelle il a témoigné qu'il aimait Dieu, ne se retrouve pas en nous, car s'il paît négligemment (par notre intermédiaire) le troupeau qui lui a été si souvent recommandé, il prouve qu'il n'aime pas le chef des bergers. »

Dans la même Lettre, le Pape (citant Jean 1:13) identifie ceux qui sont nés du Saint-Esprit dans le Sacrement du Baptême comme ceux qui sont nés « lesquels sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l'homme ».

Pape St. Léon le Grand, Lettre 16, 21 octobre 447, §7 : « [...] la puissance par laquelle ils renaissent du Saint-Esprit, dont il est dit qu’ils ‘’sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l'homme, mais de Dieu” (Jean 1:13). »

En vérité, si quelqu'un est de bonne volonté et désire sincèrement le baptême et est prêt à mourir pour le Christ, Dieu veillera à ce que cette personne reçoive le baptême d'eau et soit introduite dans la véritable Église. Mais personne ne peut être sauvé sans le baptême, car si un homme ne renaît pas de l'eau et de l'Esprit dans le sacrement du baptême, il ne peut pas entrer dans le Royaume de Dieu.

Pape Eugène IV, Concile de Florence, « Exultate Deo » 22 novembre 1439, ex cathedra : « Le Saint baptême, qui est la porte de la vie spirituelle, tient la première place parmi tous les sacrements ; par lui nous devenons membres du Christ et du corps de l'Église. Et parce que la mort est entrée dans l’univers par le premier homme, “si un homme ne naît d'eau et d'Esprit, il ne peut entrer, comme le dit la Vérité, dans le royaume de Dieu.” [Jean 3:5]. La matière de ce sacrement est l'eau vraie et naturelle[1] ».

Meilleur argument contre le « baptême de désir » (vidéo)

Hors de l'Église catholique il n'y a absolument pas de salut (livre)

Notes :

[1] Denzinger, Éd. du Cerf, n° 1314.