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Saint François-Xavier
Vies des Saints catholiques
Fêté le 3 décembre
Apôtre des Indes et du Japon
Évangélisation du Japon – où il demeura deux ans et quatre mois jusqu'au 20 novembre 1551 [1]
Arrivée au port du Japon
« Le pirate notre capitaine est mort ici même, à Cangoxima. Il nous avait servi presque selon nos désirs pendant toute la navigation : mais nous n'avons pu lui être d'aucun secours au dernier port et à l'heure de sa mort. Il a voulu mourir dans sa superstition ; il ne nous a même point laissé la faculté de lui rendre ce devoir suprême, par lequel nous témoignons notre reconnaissance à nos amis morts dans la foi chrétienne, en recommandant leurs âmes à Dieu : le malheureux a précipité la sienne dans les enfers, où il n'existe plus de rédemption. » [2]
Sur les Japonais, contre les bonzes et leurs fausses religions
« Les Japonais... écoutent avec avidité les discours sur Dieu et sur les choses divines, surtout quand ils comprennent suffisamment ce qui leur est dit... Je trouve la plupart des autres individus moins corrompus et plus dociles à la raison que les prêtres qu'on appelle bonzes : ces derniers sont tellement abandonnés à un vice infâme, qu'ils ne craignent point de s'en déclarer publiquement coupables. Ce vice abominable est si répandu parmi les hommes et parmi les femmes, que la coutume en a pour ainsi dire obscurci l'horreur, et qu'elle a comme aboli la pudeur de ce monstrueux désordre. Souvent nous nous élevons en public contre ce crime dénaturé, et nous faisons sentir combien sont criminels et détestés de Dieu ceux qui se livrent à ces impuretés sans nom : alors les oreilles et les esprits nous sont également favorables ; mais les bonzes demeurent sourds à notre voix et au conseil de s'abstenir de leurs honteux penchants, ils essaient même de nous répondre par des rires et des plaisanteries. Et quelle que soit la gravité de nos raisonnements, leur vice est tellement invétéré qu'il les a endurcis contre toute honte.... Il existe des monastères de femmes du même ordre, avec lesquelles ils vivent en promiscuité; aussi le peuple, qui réprouve l'excessive liberté de leur commerce avec le sexe, n'en parle qu'avec mépris. On prétend que lorsque les bonzesses sont enceintes, elles emploient des remèdes pour se faire avorter. » [3]
« ...par des prédications de chaque jour et des conférences avec les bonzes, race de gens pervers, et avec les personnes qui leur ressemblaient, nous avons converti à la religion de Jésus-Christ un grand nombre de personnes, parmi lesquelles plusieurs étaient de la noblesse. Dans le nombre, nous avons trouvé des hommes instruits, de qui nous nous sommes servis pour approfondir les mystères des sectes et des opinions japonaises, afin d'en triompher par des raisonnements et des preuves en rapport avec elles. Aussi les bonzes, se voyant trahis par les leurs, et convaincus dans la dispute en présence du peuple, se sentirent enflammés de douleur. Nous voyions surtout éclater leur dépit, lorsque ceux qui entraient dans les rangs des chrétiens, donnaient publiquement pour motif de leur profession de la religion nouvelle, qu'ils avaient reconnu que la religion de leurs pères ne trouvait aucune défense de la part des bonzes qui en étaient les oracles. » [4]
« Les Japonais se montraient surpris au plus haut degré, lorsqu'ils entendaient dire qu'il existait un seul auteur et père Commun des âmes, par lequel ils étaient créés. Et leur étonnement était d'autant plus profond que, dans leurs traditions religieuses, il est avéré qu'il n'existe aucune mention du Créateur de l'univers.... On nous adressait un grand nombre de questions touchant le principe des êtres, s'il était bon ou mauvais, si le même principe était l'origine du bien et du mal ? Nous répondions qu'il n'existait qu'un principe unique, souverainement bon, et sans aucun mélange de mal. Cela ne les satisfaisait point; en effet, ils avaient toujours considéré les démons comme mauvais de leur nature, et ennemis déclarés du genre humain. Et d'un autre côté, Dieu, s'il était bon, aurait-il jamais créé des êtres aussi pervers ? A ces raisonnements, nous répondions que les démons créés bons par Dieu étaient devenus méchants par leur propre faute, et que, pour cette cause, ils étaient l'objet d'une punition et d'un supplice sans fin. » [5]
« ...les Japonais, enseignés par la nature, savaient qu'il était défendu de donner la mort, de voler, de se parjurer et de commettre les péchés énoncés dans les dix Commandements ; la preuve en était que celui qui commettait l'un de ces crimes était sans cesse en proie aux remords de sa conscience. La raison seule enseignait de fuir le mal et de pratiquer le bien ; et, naturellement, cette notion était profondément implantée dans le cœur de tous les hommes, et tous avaient reçu de la nature et par l'inspiration de Dieu, l'Auteur de la nature, la connaissance de la loi divine, avant d'être instruits à cet égard. » [6]
« Parmi les principaux chefs des religions dont nous avons parlé, sont Chaca et Amida. Les bonzes et bonzesses... et la plus grande partie du peuple vénèrent Amida ; les autres, sans négliger le culte d'Amida, rendent leur principal hommage à Chaca. Je me suis informé soigneusement si ce Chaca et cet Amida avaient été des personnages fameux par leur sagesse, et j'ai prié les chrétiens de me faire connaître l'abrégé de leur vie. J'ai fini par découvrir dans les livres que ce n'avait point été des hommes ; car on leur attribue une existence de mille ou même de deux mille ans ; Chaca, selon certains, passe pour avoir vécu huit mille ans ; et la tradition raconte à ce sujet beaucoup de choses impossibles. Ainsi, j'en conclus que ce n'étaient point des hommes, mais de purs fantômes et l'ouvrage du démon... » [7]
Disputation contre les bonzes à la cour royale
« Le roi reçut le père Xavier avec beaucoup de civilité ; et, après lui avoir parlé quelque temps en particulier d'une manière très-obligeante, il voulut que ce fût lui qui commençât la dispute. Dès que chacun eut pris la place, le Saint demanda au bonze par l'ordre du prince pourquoi la Religion chrétienne ne devait pas être reçue dans le Japon. Le Bonze, qui avait beaucoup rabattu de sa fierté, répondit modestement : Parce que c'est une loi nouvelle, contraire en tout aux anciennes lois de l'empire, et qui semble n'étre faite que pour rendre méprisables les fidèles serviteurs des dieux ; parce qu'elle anéantit les privilèges que les Cubo-Samas des siècles passés ont donnés aux Bonzes, et qu'elle enseigne que, hors la société des Chrétiens, il n'y a point de salut ; mais surtout ajouta-t-il en s'échauffant un peu davantage, parce qu'elle ose dire que les saints Amida, Chaca, Gizon et Canon sont, dans la profonde caverne de la fumée, condamnés à un supplice éternel, et livrés en proie au dragon de la maison de la nuit.
Le Bonze se tut après ces paroles, et Xavier, auquel le roi fit signe de répondre, dit d'abord que, comme Fucarandono [le bonze] avait mêlé beaucoup de choses ensemble, il lui semblait à propos, pour éclaircir mieux les difficultés, de s'attacher à une proposition, et de ne la point quitter qu'on n'eût vu si elle étoit vraie ou fausse. Tout le monde trouva cela raisonnable, et Fucarandono pria lui-même Xavier de rendre raison pourquoi lui et ses compagnons parlaient mal des dieux du pays.
Le Saint repliqua qu'il ne donnait pas aux idoles le nom de dieux, parce qu'elles en étaient indignes, et qu'un si grand nom ne convenait qu'au souverain Seigneur qui a créé le ciel et la terre. Il se mit ensuite à parler de l'Étre divin, et il en décrivit les propriétés qui nous sont connues par la lumière naturelle, c'est à-dire, l'indépendance, l'éternité, la toute puissance, une sagesse, une bonté et une justice sans bornes. Il fit entendre que ces perfections infinies ne pouvaient être comprises par aucune intelligence créée, quelque subtile qu'elle fût : et, ayant ainsi rempli ses auditeurs d'une très-haute idée de la Divinité, il montra que les idoles du Japon, qui, selon les Japonais mêmes, avaient été des hommes sujets aux communes lois de la nature et du temps, n'étaient rien moins que des dieux ; qu'on devait tout au plus les révérer comme des philosophes, des législateurs et des princes, mais non pas comme des divinités immortelles, eux dont la naissance et la mort étaient marquées dans les monuments publics, que si on regardait leurs ouvrages, on devait encore moins les traiter de tout-puissants ; que, n'ayant pu empêcher qu'après leur mort, leurs magnifiques palais et leurs superbes mausolées ne tombassent en ruine, il n'y avait pas d'apparence, ni qu'ils eussent bâti l'univers ni qu'ils le conservassent dans l'état où on le voyait ; enfin, que cela n'appartenait qu'au vrai Dieu que les Chrétiens adoraient, et qu'à voir la beauté du ciel, la fécondité de la terre, l'ordre des saisons, on jugeait que lui seul, qui était un Esprit éternel, tout-puissant, infiniment sage, pouvait être le Créateur et le Maître absolu du monde.
Xavier n'avait pas encore cessé de parler, que toute l'assemblée s'écria qu'il avait raison...
Ainsi le Bonze passa malgré lui à une autre question, et demanda au père François, pourquoi il n'approuvait pas les lettres de change qu'ils donnaient en faveur des morts, puisque les riches y trouvaient leur compte, et qu'on leur rendait leur argent avec usure dans le Ciel. Le père repartit que le droit qu'on avait au paradis étoit fondé, non sur ces fausses cédules, mais sur les bonnes oeuvres qui se pratiquaient avec la Foi qu'il prêchait ; que celui qui la répandait dans les ames était Jésus-Christ, véritable Fils de Dieu, crucifié pour le salut des pécheurs et que ceux qui conservaient cette Foi vive jusqu'à la mort, obtenaient infailliblement la félicité éternelle : qu'au reste, une loi si sainte n'était pas si intéressée, et qu'elle n'excluait du Royaume céleste, ni les pauvres, ni les femmes ; que même la pauvreté soufferte patiemment était un moyen fort sûr pour acquérir la possession du Ciel, et que le sexe le plus faible avait de ce côté-là de grands avantages sur l'autre, par la pudeur et par la piété qui lui étaient comme naturelles. Tout le monde applaudit au discours du Saint, hors Fucarandono et ces compagnons, qui, n'ayant rien à répondre, et n'étant pas gens à se dédire, gardèrent un morne silence. » [8]
« Ils [les bonzes] avancèrent ensuite des propositions si extravagantes et si folles, que le père n'eut pas de peine à y répondre, tant elles se détruisaient elles-mêmes. Ce qui fut plaisant, c'est que les sept Bonzes ne pouvant s'accorder sur quelques points de doctrine, ils se mirent à disputer l'un contre l'autre avec beaucoup de chaleur et d'emportement, jusqu'à se dire des injures; et ils en seraient venus aux mains, si le roi ne l'eût empêché, en les menaçant et prenant un ton de maître dont ils furent intimidés. La dispute de ce jour-là finit de la sorte, et rien ne confirma davantage les esprits dans le parti du père Xavier, que de voir ses adversaires divisés entr'eux. [9]
« Le roi, indigné de l'obstination des bonzes leur dit, un peu de colère : Pour moi, autant que je suis capable d'en juger, je trouve que le père François parle de bon sens, et que vous autres ne savez pas ce que vous dites... S'étant levé après ces paroles, il prit Xavier par la main ; et le ramena jusqu'à son logis. Les gens qui suivaient en foule chantaient les louanges du saint homme. » [10]
Conversions
« Cosme de Torrez et Joam Fernandez [Pères jésuites] sont, à cette heure, occupés uniquement à enseigner les mystères de la religion et à prêcher au peuple sur les œuvres miraculeuses de J.-C. Un grand nombre de leurs auditeurs est tellement affecté par le récit de la vie de J.-C., qu'ils n'entendent point sans larmes et sans gémissements le récit de sa Passion et de sa Mort. Cosme écrit les sermons en notre langue, et Fernandez, qui a fait assez de progrès dans la langue du pays, les traduit en cet idiome. Grâce à leurs travaux, les chrétiens se perfectionnent dans le bien, et les néophytes qui, dans un autre temps, récitaient sur leurs rosaires une série d'invocations à l'auteur de leur secte, maintenant qu'ils connaissent la manière de servir J.-C, s'adonnent à de pieux exercices et changent leurs superstitions anciennes en des pratiques agréables à Dieu. Ils sont si attentifs et si scrupuleux à cet égard que, lorsqu'on leur apprend à se signer du signe de la Croix, ils veulent connaître à fond le sens des paroles : Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et pourquoi l'on élève la main droite à la tête en disant : Au nom du Père ; pourquoi, l'abaissant vers la poitrine, on ajoute : Et du Fils ; pourquoi enfin, on la fait passer de l'épaule droite à la gauche, en disant : Et du Saint-Esprit. Toutes ces explications les remplissent de joie. Lorsqu'on leur fait dire : Kyrie eleison, Christe eleison, ils veulent connaître le sens de ces paroles. Ensuite, ils récitent le rosaire de la Sainte-Vierge, en prononçant, après la Salutation angélique exprimée à chaque moindre grain, le nom de Jésus et de Marie, pour les invoquer. Ils apprennent toutes ces leçons, ainsi que le reste des prières et le symbole, successivement et sur la lettre écrite. » [11]
« L'une des principales difficultés, et je dirai l'une des amertumes qu'éprouvent les esprits japonais, c'est que la porte des enfers soit absolument fermée, ainsi que nous le leur avons dit, et ne laisse sortir aucune âme. Ils gémissent du sort de leurs enfants qui sont morts, de leurs parents, de leurs proches et de leurs ancêtres ; et leur douleur se révèle souvent par des larmes. Ils nous demandent s'il est quelque moyen, quelque espérance de remédier à cette malédiction ; et je suis obligé de répondre que rien au monde n'en a la vertu ; leur douleur est alors très-amère, et les accable au point de les faire se consumer en eux-mêmes. Mais dans leur affliction il y a cet avantage, qu'on a lieu d'espérer de les voir plus zélés pour leur salut, afin de n'être pas, ainsi que leurs pères, condamnés aux feux éternels. Ils demandent souvent si Dieu peut retirer leurs pères du fond des enfers, et pourquoi les supplices de ceux-ci doivent être sans fin ? Nous leur avons déjà suffisamment répondu ; mais ils ne cessent de s'affliger du malheur de leurs parents, et je pouvais à peine retenir mes larmes, en voyant des hommes si chers à mon cœur souffrir ainsi misérablement pour un malheur accompli, sans espérance et sans rédemption. [12] Après de longues conférences et de longs combats, les habitants d'Amanguchi commencèrent à entrer dans l'Église de J.-C. : les uns étaient du peuple, les autres de la noblesse : en deux mois il y eut environ 500 chrétiens ; et le nombre s'en accroît tous les jours : nous avons lieu de nous réjouir et de rendre grâce à Dieu, en voyant un si grand nombre de personnes embrasser la religion de J.-C... » [13]
Miracle
« Le plus illustre miracle qu'opéra Xavier dans Cangoxima, fut la résurrection d'une fille de qualité. Elle mourut en la fleur de son âge, et son père, qui l'aimait tendrement en pensa perdre l'esprit. Comme il était idolâtre, il n'avait nulle ressource dans son affliction, et ses amis qui venaient le consoler, ne faisaient qu'aigrir sa douleur. Deux néophytes qui le vinrent voir avant qu'on fît les funérailles de celle qu'il pleurait jour et nuit, lui conseillèrent de chercher du secours auprès du saint homme qui faisait de si grandes choses, et de lui demander avec confiance la vie de sa fille. Le païen persuadé par les néophytes que rien n'était impossible au Bonze d'Europe, et commençant à espérer, contre toutes les apparences humaines, selon la coutume des affligés qui croyent aisément ce qui les flatte, va trouver le père François, se jette à ses pieds, et le conjure les larmes aux yeux, de ressusciter une fille unique qu'il venait de perdre, en ajoutant que ce serait lui rendre la vie à lui-même. Xavier, touché de la Foi et de l'affliction du païen, se retira avec son compagnon Fernandez pour prier Dieu. Etant revenu peu de temps après : Allez, dit-il à ce père désolé, votre fille est en vie. L'idolâtre, qui espérait que le Saint viendrait avec lui à son logis, et invoquerait le nom du Dieu des Chrétiens sur le corps de sa fille, crut qu'on se moquait de lui, et s'en alla mécontent. Mais à peine eut-il fait quelques pas, qu'il vit un de ses domestiques, qui, tout transporté de joie, lui cria de loin que sa fille était vivante. Il la rencontra bientôt elle-même qui venait au devant de lui. La fille conta à son père que, dès qu'elle eut rendu l'ame, deux démons horribles s'étaient saisis d'elle, et avaient voulu la précipiter dans un abîme de feux ; mais que deux hommes inconnus, d'un aspect auguste et modeste, l'avoient arrachée des mains de ces deux bourreaux, et lui avoient rendu la vie sans qu'elle pût dire comment cela s'était fait.
Le Japonais comprit qui étaient ces deux hommes dont parlait sa fille, et il la mena droit à Xavier, pour lui rendre des actions de gràces telles qu'en méritait une si grande faveur. Elle n'eut pas plutôt aperçu le Saint avec son compagnon Fernandez, qu'elle s'écria : Voilà mes deux libérateurs, et, au même instant la fille et le père demandèrent le Baptême. Il ne s'était jamais rien vu de semblable parmi les Japonais, et on n'avait même jamais ouï dire que les dieux du Japon eussent le pouvoir de faire revivre les morts : si bien que cette résurrection donna au peuple une haute idée de Jésus-Christ, et rendit le nom de Xavier très fameux. » [14]
Évangélisation des îles des Moluques (aujourd'hui en Indonésie)
L'île d'Amboyne [aujourd'hui Ambon]
« L'île d'Amboyne... est fort célèbre par le commerce des marchands qui y viennent de toutes parts. Les Portugais, qui la conquirent du temps qu'Antoine Galvan était gouverneur de Ternate, y avaient une garnison, et, outre cela, il y avait dans toute l'île sept villages de Chrétiens, naturels du pays, mais sans aucun prêtre, parce que le seul qui y était venait de mourir. Xavier commença par visiter ces villages, et il baptisa d'abord quantité d'enfants qui moururent immédiatement après leur Baptême : « comme si, dit-il lui-même dans une de ses lettres, la Providence divine ne leur eût prolongé la vie que jusqu'à ce qu'on leur eût ouvert la porte du Ciel. » [15]
L'île d'Ulate - pluie miraculeuse
« L'île d'Ulate, qui est plus peuplée et moins sauvage que celles de Baranura et de Rosalao [d'autres îles qu'il avait d'abord visitées], ne fut pas si sourde, ni si rebelle à la voix du Saint, il la trouva toute en armes, et le roi, assiégé dans sa ville, tout près de se rendre, non pas manque de courage ni de gens, mais faute d'eau, parce que les ennemis avaient coupé les fontaines, et qu'il n'y avoit nulle apparence de pluie; de sorte que, durant les grandes chaleurs qu'il faisait, les hommes et les chevaux ne pouvaient plus vivre. L'occasion parut belle au père Xavier, pour gagner à Jésus-Christ les vaincus, et peut-être les vainqueurs. Plein d'une généreuse confiance en Dieu, il trouve le moyen d'entrer dans la ville, et, s'étant fait présenter au roi, il s'offre de lui fournir le secours qui lui manque. Permettez moi, dit-il, de dresser ici une croix, et confiez-vous au Dieu que je suis venu vous annoncer ; c'est le Seigneur et le Maitre de la nature, qui, quand il lui plait, ouvre les sources du Ciel, et en arrose la terre. Mais, au cas qu'il pleuve, ajouta Xavier, promettez-moi que vous reconnaitrez sa puissance, et que vous embrasserez sa loi avec vos sujets. Dans l'extrémité où le roi étoit réduit, il consentit sans peine à ce que le père voulut, et s'obligea même, sur la foi publique, de tenir exactement sa parole, pourvu que ce qu'on lui faisoit espérer ne manquât pas.
Alors Xavier ayant fait une grande croix, il la planta au lieu le plus élevé de la ville, et là, à genoux parmi une foule de soldats, d'enfants et de femmes, que la nouveauté du spectacle attira autant que l'attente du succès, il représenta à Dieu la mort de son fils, et le conjura, par les mérites de ce Sauveur crucifié, qui avait répandu son sang pour tous les hommes, de ne refuser pas un peu d'eau au salut d'un peuple idolâtre.
A peine, le Saint eut commencé sa prière, que le ciel se couvrit, et dès qu'elle fut achevée, il tomba une pluie abondante, qui dura jusqu'à ce qu'on eût fait des provisions d'eau. Les ennemis, qui n'espéraient plus de prendre la ville, levèrent aussitôt le siége, et le roi, avec tout le peuple, reçut le Baptême de la main du père Xavier; il voulut même que d'autres îles, qui relevaient de sa couronne, adorassent Jésus-Christ, et il engagea le Saint à y aller publier la Foi. Xavier mit plus de trois mois dans tous ces petits voyages ; après quoi, étant revenu à Amboyne, où il avoit laissé son compagnon Jean Deyro, pour cultiver la nouvelle Chrétienté , et où il le laissa encore pour le même sujet, il s'embarqua sur un navire portugais, qui faisait voile aux Moluques. » [16]
L'île de Ternate
« Pour savoir combien les travaux du père furent utiles aux Ternatins; il suffit de dire ce qu'il a écrit lui-même, que d'un nombre infini d'hommes débauchés, qui étoient à Ternate quand il y arriva, tous, excepté deux, avaient quitté leurs débauches quand il en partit. La passion des richesses s'éteignit avec l'amour des plaisirs; il se fit des restitutions par-tout, et tant d'aumônes, que la miséricorde, établie pour le soulagement des personnes nécessiteuses, de très-pauvre qu'elle étoit, devint extrêmement riche.
Le changement de moeurs qui parut dans les Chrétiens, ne servit pas peu à la conversion des Sarrasins [musulmans] et des idolâtres. Plusieurs de ces infidèles embrassèrent le Christianisme ; mais la plus illustre conquête du Saint fut une fameuse Sarrasine, nommée Néachile Pocaraga, fille d'Almansor, roi de Tidor et femme de Boleife, qui étoit roi de Ternate avant que les Portugais eussent conquis l'île ; princesse au reste très-spirituelle et très-généreuse, mais fort attachée à sa secte , et ennemie mortelle des Chrétiens, ou plutôt des Portugais. Sa haine contre eux semblait assez bien fondée ; car, les ayant reçus dans son royaume très-civilement, et leur ayant même permis de s'y établir en un des endroits de l'île, pour la facilité de leur commerce, elle en fut si maltraitée, qu'après la mort du roi son époux, il ne lui resta que le nom de reine, et, par leurs intrigues, les trois princes ses enfans perdirent la couronne, la liberté, et la vie. Sa fortune malheureuse la fit errer, durant quelques années, d'ile en île : mais la Providence, qui avait ses desseins sur elle, la ramena enfin à Ternate vers le temps que Xavier y vint. Elle y vivait en personne particulière, sans autorité, néanmoins avec splendeur, et ayant toujours de sa première condition un air de fierté que les grands conservent quelquefois jusque dans les fers.
Le Saint trouva le moyen de la voir et de lui parler. Dès les premiers entretiens, il lui donna de grandes idées du royaume de Dieu ; il lui fit entendre pourtant combien ce royaume était facile à acquérir, et que, quand on le possédait une fois, on ne devait point craindre de le perdre : tellement que la princesse sarrasine, qui n'avoit plus rien à espérer sur la terre, tourna ses pensées et ses désirs vers le Ciel. Il est vrai que, comme elle avait beaucoup d'esprit, et qu'elle était très-savante dans la loi de Mahomet, il fallut disputer souvent avec elle ; mais comme le père lui éclaircit tous ses doutes, cela ne servit qu'à lui faire mieux connaître la fausseté de l'Alcoran, et la vérité de l'Evangile. Elle se rendit donc aux raisons du Saint, ou plutôt à la grâce de Jésus-Christ, et elle fut baptisée publiquement par le Saint même, qui lui donna le nom d'Isabelle.
Il ne se contenta pas de la faire Chrétienne : lui voyant un fonds admirable pour la piété, l'esprit droit, le coeur tendre, toutes les inclinations nobles et bonnes, il la cultiva avec un soin extraordinaire, et l'avança peu à peu dans les voies les plus sublimes et les plus solides de la vie spirituelle; en sorte que Néachile devint, sous la direction du père Xavier, véritablement dévote, c'est-à-dire, humble et modeste, de fière et de hautaine qu'elle était, douce aux autres, et sévère à elle-même, souffrant ses disgraces sans se plaindre de personne, unie à Dieu dans la retraite, et ne paraissant au dehors que pour exercer envers le prochain les oeuvres de miséricorde ; mais plus estimée et honorée par là des Indiens et des Portugais, que lorsqu'elle était sur le trône avec tout l'éclat et tout le pouvoir de la royauté. » [17]
L'île de More
« Ses amis lui dirent d'abord, que c'était un pays également affreux et stérile, maudit en quelque façon de la nature, et plus propre à des bêtes qu'à des hommes ; que l'air y étoit si grossier et si mal-sain, que les étrangers ne pouvaient y vivre; que les montagnes y vomissaient continuellement des tourbillons de flammes et de cendres, et que la terre y était souvent agitée par des tremblements horribles. On lui dit de plus, que les gens du pays surpassaient en cruauté et en perfidie tous les barbares du monde : que le Christianisme n'avait point adouci leurs moeurs ; qu'ils s'empoisonnaient les uns les autres ; qu'ils se nourrissaient de chair humaine.
Ces raisons... furent inutiles, et Xavier ne changea pas de pensée. Si ces iles, poursuivit-il, avaient des bois odorifrants et des mines d'or, les Chrétiens auraient le courage d'y aller, et tous les dangers du monde ne les épouvanteraient pas. Ils sont lâches et timides , parce qu'il n'y a là que des ames à gagner; et faut-il donc que la charité soit moins hardie et moins généreuse que l'avarice ? Ils me feront mourir, dites-vous, par le fer ou par le poison. Cette grâce n'est pas pour un pécheur comme moi ; mais j'ose bien vous dire que, quelque tourment et quelque mort qu'ils me préparent, je suis prét d'en souffrir mille fois d'avantage pour le salut d'une seule ame. » [18]
« Ils partirent avec un vent favorable, et ils avaient déjà fait cent quatre-vingt milles, lorsque Xavier jetant tout à coup un profond soupir, s'écria : Ah ! Jésus, les pauvres gens qu'on massacre ! Disant ces paroles, et les répétant plusieurs fois, il avoit le visage et les yeux tournés vers un certain endroit de la mer. Les matelots et les passagers, effrayés, accoururent aussitôt, et lui demandèrent de quel massacre il parlait, parce que, pour eux, ils ne voyaient rien... Ils ne furent pas longtemps sans voir de leurs propres yeux ce qu'ils n'avaient pu tirer de sa bouche. Ayant mouillé à une île, ils trouvèrent sur le rivage les corps de huit Portugais, encore tout sanglants, et ils comprirent que c'étoient ces malheureux qui avaient attiré la compassion du saint homme. Ils les enterrèrent au même lieu, et dressèrent une croix sur leur sépulture ; après, ils poursuivirent leur voyage, et gagnèrent en peu de temps l'île du More.
Dès qu'ils eurent mis pied à terre, Xavier alla droit au premier village. La plupart des habitants étaient baptisés ; mais il ne leur restait qu'une idée confuse de leur Baptême, et leur religion n'étoit qu'un mélange de mahométisme et d'idolâtrie.
Les barbares, à la vue des étrangers, prirent la fuite, s'imaginant qu'on venait venger la mort des Portugais qui avoient été massacrés dans l'île les années précédentes. Il les poursuivit jusque dans leurs bois, et son visage plein de douceur leur fit juger que ce n'était pas un ennemi qui venoit à eux. Il leur déclara lui-même le motif de sa venue, et leur parla malais ; car, quoiqu'il y eût dans l'île du More une telle diversité de langage, que des gens éloignés seulement de trois lieues ne s'entendaient pas, la langue de Malaca y avoit cours.
Tout farouches et tout féroces qu'étaient ces insulaires, ils ne furent pas à l'épreuve des manières aimables de Xavier; il les ramena au village, en leur faisant des caresses, et il commença par chanter tout haut la Doctrine chrétienne dans les rues. Il la leur expliquait après, et d'une façon si proportionnée à leur barbarie, qu'ils concevaient tout parfaitement. Par ce moyen, il fit revenir à la Foi les Chrétiens qui l'avaient quittée, et y attira les infidèles.
Ainsi, l'île du More devint, pour le saint Apôtre, l'île de la Divine-Espérance, comme il voulait qu'elle fût nommée, et parce qu'on ne devait y attendre que ce que Dieu y faisait lui-même d'une manière miraculeuse, et parce que les fruits de ses travaux surpassèrent les espérances qu'il en avait conçues, lorsque ses amis de Ternate voulurent lui faire craindre l'inutilité de son voyage. Il n'y eut ni ville ni bourg que Xavier ne visitât , et où les infidèles ne plantassent des croix, et ne bâtissent des églises. La ville de Tolo, qui était la principale de l'île, et où l'on comptait vingt-cinq mille âmes, fut entièrement convertie avec celle de Momoya.
Pour engager ces néophytes grossiers à vivre bien chrétiennement, il les menaçait des supplices éternels, et leur faisait entendre ce que c'était que l'enfer, par les objets effroyables qu'ils avaient devant les yeux, car il les menait quelquefois jusque sur le bord de ces gouffres, d'où des masses de pierres toutes brûlantes s'élançoient en l'air comme des boulets de canon ; et, à la vue des flammes mêlées d'une noire fumée qui obscurcissait le jour, il leur expliquait les peines qui étaient préparées dans un abîme de feu, non seulement aux idolâtres et aux Mahométans, mais aux fidèles qui ne vivaient pas selon leur croyance. » [19]
Évangélisation des Indes
Une prophétie de St Thomas qui évangélisa le pays, dit que la Foi qu'il avait plantée en divers royaumes de l'Orient, y réfleurirait un jour. Prophétie gravée sur une colonne de pierre vive, pour la mémoire des siècles à venir à Méliapor [aujourd'hui Mylapore en Inde]. [20]
L'État de Goa
« Pour les gentils [de Goa], la vie qu'ils menaient tenait bien plus de la bête que de l'homme. L'impureté était venue parmi eux au dernier excès, et les moins corrompus étaient ceux qui n'avaient nulle religion. La plupart adoraient le démon sous une figure impudique, et avec des cérémonies que la bienséance empêche de dire.
Il y en avait qui changeaient de dieu tous les jours; et la première chose vivante qu'ils rencontraient le matin, était l'objet de leur culte, fût-ce un chien ou un pourceau. Chacun, au reste, faisait à ses dieux des sacrifices sanglants, et rien n'était plus commun que de voir égorger de petits enfants par leurs propres pères devant les idoles.
Tant de sortes d'abominations enflammèrent le zèle du père Xavier. Il eut bien voulu pouvoir en même temps remedier à tout : il crut néanmoins devoir commencer par les domestiques de la Foi, selon le précepte de Saint-Paul, c'est-à-dire, par les Chrétiens; il jugea même, qu'il devait s'attacher d'abord aux Portugais, dont l'exemple était très-puissant sur les Indiens baptisés; et voici de quelle manière il s'y prit.
Pour s'attirer les bénédictions du Ciel dans une si difficile entreprise , il passait la plus grande partie de la nuit avec Dieu , et ne dormait guère que trois ou quatre heures, encore ce peu de repos était troublé ordinairement ; car, étant logé à l'hôpital, et couchant toujours près des plus malades... il se levait pour les secourir ou pour les consoler, dès qu'ils se plaignaient tant soit peu.
Il se remettait en prière à la pointe du jour et disait ensuite la Messe. Toute la matinée s'employait dans les hôpitaux, particulièrement dans celui des lépreux, qui était à un faubourg de Goa. Il embrassait ces misérables l'un après l'autre, et leur distribuait lui-même ce qu'il avait mendié de porte en porte pour eux. Il allait de là aux prisons, et rendait aux prisonniers les mêmes devoirs de charité.
Les enfants s'assemblaient en foule autour de Xavier, soit qu'ils vinssent d'eux-mêmes par une curiosité naturelle, soit que leurs pères les envoyassent, par le respect qu'ils avoient déjà pour le Saint, tout vicieux qu'ils étaient : il les menait à l'église, et là, il leur expliquait le symbole des apôtres, les commandements de Dieu, et toutes les pratiques de piété qui sont en usage parmi les fidèles. Ces jeunes plantes recevaient sans peine les impressions que le père leur donnait, et ce fut par les enfants que la ville commença à changer de face ; car, en écoutant tous les jours l'homme de Dieu, ils devinrent modestes et dévots ; leur modestie et leur dévotion était une censure tacite de la dissolution des personnes avancées en âge ; ils reprenaient quelquefois leurs pères avec une liberté qui n'avait rien de l'enfance, et ces réprimandes faisaient rougir les plus libertins.
Xavier fit alors des prédications publiques, où tout le peuple accourut ; et, afin que les Indiens l'entendissent aussi bien que les Portugais, il affecta de parler un Portugais grossier et barbare, qui avait cours parmi les naturels du pays. On vit bientôt ce que peut sur des hommes pervertis un prédicateur animé de l'esprit de Dieu. Les pécheurs les plus scandaleux, touchés de l'horreur de leurs crimes, et de la crainte d'une éternité malheureuse, se confessèrent les premiers ; leur exemple fit perdre aux autres la honte qu'ils avaient de se confesser ; si bien que tous se jetaient aux pieds du père, frappant leur poitrine, et pleurant amèrement leurs péchés.
Les fruits de pénitence qui accompagnèrent ces larmes, furent des preuves certaines d'une véritable conversion. On rompit les faux contrats et les traités usuraires ; on restitua le bien mal acquis; on mit en liberté les esclaves qu'on possédait injustement, et enfin on chassa les concubines qu'on ne voulut point épouser. » [2]
Le cap de Comorin
« Le cap de Comorin est éloigné d'environ six cents milles de Goa : c'est une haute montagne qui avance dans la mer, et qui a en face l'île de Ceylan. Le père y étant arrivé, rencontra d'abord un village tout idolâtre. Il ne voulut point passer outre, sans annoncer le nom de : Jésus-Christ aux gentils ; mais tout ce qu'il put leur dire par la bouche de ses interprêtes, ne servit de rien, et ces païens déclarèrent nettement qu'ils ne pouvaient changer de religion, que le Seigneur dont ils relevaient n'y eût consenti.
Leur opiniâtreté ne dura pas néanmoins longtemps, et le Ciel, qui avait destiné Xavier à la conversion des idolâtres, ne voulut pas que les premiers soins qu'il prenait pour eux, fussent inutiles. Une femme du village était depuis trois jours en travail d'enfant, et souffrait d'extrêmes douleurs, sans qu'elle pût être soulagée, ni par les prières des Brachmanes, ni par aucuns remèdes naturels.
Xavier l'alla voir avec l'un de ses truchemens ; "et ce fut là, dit-il lui-même dans ses lettres, qu'oubliant que j'étais en une terre étrangère, je commençai à invoquer le nom du Seigneur, bien que je me souvinsse en même temps que toute la terre appartient à Dieu également, et que tous ceux qui l'habitent sont à lui."
Le père expliqua à la malade les principes de la Foi, et l'exhorta à prendre confiance au Dieu des Chrétiens. L'Esprit saint, qui voulait sauver par elle tout ce peuple, la toucha intérieurement; de sorte qu'étant interrogée si elle croyait en Jésus-Christ, et si elle voulait être baptisée, elle dit qu'oui, et que c'était de tout son coeur.
Alors Xavier lut un évangile sur elle, et la baptisa ; elle accoucha aussitôt, et fut guérie parfaitement. Un miracle si visible remplit la cabane d'étonnement et de joie, toute la famille se jeta aux pieds du père pour se faire instruire ; et, après une instruction suffisante, il n'y en eut pas un qui ne reçût le Baptême. La nouvelle s'en répandit de tous côtés, et les principaux du lieu eurent la curiosité de voir un homme si puissant en oeuvres et en paroles.
Il leur annonça la vie éternelle, et les convainquit de la vérité du Christianisme : mais, tout persuadés qu'ils étoient, ils n'osaient, disaient-ils, se faire Chrétiens, à moins que leur prince ne le trouvât bon.
Il y avait dans le village un officier, venu exprès pour recevoir, au nom du prince, un certain tribut annuel. Le père Xavier l'alla voir, et lui exposa si clairement toute la loi de Jésus-Christ, que l'idolâtre confessa d'abord qu'elle n'avait rien de mauvais, et permit en suite aux habitans de l'embrasser. Il n'en fallut pas davantage à des gens que la crainte seule retenait ; ils se firent tous baptiser, et promirent de vivre chrétiennement. » [3]
La Côte de la Pêcherie
« ... il mena à la Côte de la Pêcherie deux prêtres Indiens de nation, et un qui était de Biscaye, appelé Jean d'Ortiaga. Dès qu'ils furent arrivés, il parcourut avec eux tous les villages, et leur enseigna la manière d'attirer les idolatres à la Foi, et d'y affermir les Chrétiens. Leur ayant assigné ensuite à chacun un quartier de la côte pour le cultiver, il entra plus avant dans les terres ; et, sans autre guide que l'esprit de Dieu, il pénétra jusqu'à un royaume dont le langage lui était entièrement inconnu, comme il écrivit à Mansilla [un compagnon] en ces termes :
"Vous pouvez juger quelle vie je mène ici, par ce que je vais vous dire. Je m'entends point la langue de ces peuples, ils n'entendent point la mienne , et je n'ai point de trucheman : tout ce que je puis faire, ajoute-t-il, est de baptiser les enfans et de servir les malades, qu'on entend très-bien sans le secours d'aucun interprète, pour peu qu'on voye ce qu'ils souffrent." » [4]
La Côte de Travancor
« ...reprenant le chemin des côtes de l'occident, que les Portugais gardaient, il alla par terre, et toujours à pied, selon sa coutume, vers la Côte de Travancor, qui, depuis la pointe de Comorin, s'étend environ trente lieues le long de la mer, et est remplie de villages. Y étant arrivé, et ayant obtenu du roi de Travancor, par l'entremise des Portugais, la permission de publier la loi du vrai Dieu, il tint la même méthode qu'il tenait à la Pêcherie ; et cette pratique réussit si bien, que toute la côte devint chrétienne en fort peu de temps, jusque là qu'on bâtit d'abord quarante-cinq églises, il écrit lui-même, qu'en un mois seul, il baptisa de sa main dix mille idolâtres, et que souvent, en un jour, il baptisait un village très-peuplé. Il dit encore, que c'était pour lui un agréable spectacle de voir que, dès que ces infidèles avaient reçu le Baptême, ils couraient à l'envie l'un de l'autre démolir les temples des idoles. » [5]
Notes
[1] P. Bouhours, Vie de S. François Xavier, apôtre des Indes et du Japon, Chez Vanlinthout et Vandenzande, Louvain, 1822, p. 383.
[2] St. François Xavier, Lettres, traduites par M. Léon Pagès, T. 2, Librarie de Mme Vve Poussielgue-Rusand, Paris, 1855, p. 195.
[3] Lettres, pp. 150-151.
[4] Lettres, p. 222.
[5] Lettres, pp. 222-223.
[6] Lettres, p. 225.
[7] Lettres, p. 228.
[8] Vie de S. François Xavier, apôtre des Indes et du Japon, p. 374-377.
[9] Vie de S. François Xavier, apôtre des Indes et du Japon, p. 379.
[10] Vie de S. François Xavier, apôtre des Indes et du Japon, p. 382.
[11] Lettres, pp. 234-235.
[12] Lettres, p. 235.
[13] Lettres, p. 203.
[14] Vie de S. François Xavier, apôtre des Indes et du Japon, pp. 294-297.
[15] P. Bouhours, Vie de S. François Xavier, apôtre des Indes et du Japon, Chez Vanlinthout et Vandenzande, Louvain, 1822, p. 165.
[16] Vie de S. François Xavier, apôtre des Indes et du Japon, pp. 170-172.
[17] Vie de S. François Xavier, apôtre des Indes et du Japon, pp. 175-178.
[18] Vie de S. François Xavier, apôtre des Indes et du Japon, pp. 180-182.
[19] Vie de S. François Xavier, apôtre des Indes et du Japon, pp. 185-187.
[20] P. Bouhours, Vie de S. François Xavier, apôtre des Indes et du Japon, Chez Vanlinthout et Vandenzande, Louvain, 1822, pp. 65-66.
[21] Vie de S. François Xavier, apôtre des Indes et du Japon, pp. 71-74
[22] Vie de S. François Xavier, apôtre des Indes et du Japon, pp. 77-79.
[23] Vie de S. François Xavier, apôtre des Indes et du Japon, pp. 105-106.
[24] Vie de S. François Xavier, apôtre des Indes et du Japon, pp. 108-109.
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praise be the Lord Jesus Christ, all honor and glory be to His holy mother,Mary.
plaquemine 7 moisLire plus...Absolument De plus il est écrit beaucoup chercheront à entrer qui ne le pourront pas’
Derriey 7 moisLire plus...GLOIRE A DIEU METTONS NOUS A LA DISPOSITION DE JESUS CHRIST NOTRE SEIGNEUR. AGISSONS, obéissons lui. Combattons sous ses ordres avec obéissance. Amen
MICHEL 8 moisLire plus...Nous réfutons votre objection dans notre livre, Hors de l'Église catholique il n'y a absolument pas de salut : https://vaticancatholique.com/catechisme-saint-pie-x-bapteme-de-desir/
Monastère de la Très Sainte Famille 9 moisLire plus...bonjour vous dites un peu partout sur votre site que le dogme du baptême de désir n'est pas catholique, pourtant il est dans le catéchisme de Saint Pie X
TD 9 moisLire plus...Magnifique ! Merci !
Émilie 10 moisLire plus...Merci infiniment de mettre ce calendrier Liturgique à disposition ! Un bon repère, même pour ceux qui, hélas, n'ont pas la possibilité de participer à la Liturgie traditionnelle... Merci également...
smsc 12 moisLire plus...Bonjour, et merci ! C'est une immonde imposture, ils recevront le digne salaire de leurs œuvres les enfants de Belial qui ont fait cela !
Frédéric 1 anLire plus...bien dit, les MHFM, je suis entièrement d'accord avec vous.
Marcel 1 anLire plus...Merci infiniment pour votre investigation, j'ai aussi eu la même sensation, que cette Sœur Lucie n'était pas la vraie, et cette grande différence en regardant les photos, il faut être...
Rose 1 anLire plus...