Aujourd’hui, c’est la fête de Saint François. Contrairement à un mythe répandu, Saint François n’a pas été le précurseur de l’indifférentisme religieux de la secte Vatican II, bien au contraire. Le récit de sa rencontre avec le sultan d’Egypte en 1219 illustre très clairement le zèle qu’il avait pour la conversion des âmes à la foi catholique, et son refus total de toute complaisance envers les fausses religions, notamment envers l’islam.
Père Jacques d’Autun prédicateur Capucin, Vie de Saint François d’Assise, 1676 : [Saint François au sultan d’Egypte :] « … ce Jésus crucifié que tu fais l’objet de tes mépris, et de tes blasphèmes, me rendra ma vie qui ne finira jamais; je viens de sa part pour t’annoncer sa divine Parole, qui n’est pas captive avec moi; c’est de là que dépend ton salut éternel, et celui de tous tes sujets; la Puissance de ce Dieu que je te prêche surpasse celle de toutes les têtes couronnées, puisqu’elle s’étend sur les âmes aussi bien que sur les corps, et que la sévérité de sa Justice peut éternellement te condamner aux flâmes; ne te laisse pas séduire aux rêveries de ton faux prophète, de qui tu révères les cendres, tandis que son âme brûle dans les Enfers : Embrasse la Loi de Jésus-Christ, et quitte celle de Mahomet, si tu ne veux suivre dans les supplices ceux dont tu professes les erreurs. » 1
Certains auteurs rapportent que le sultan d’Egypte s’est bel et bien converti à la foi catholique après la mort de Saint François.
Père Silvestre Castet, Annales des Frères Mineurs, 1680 : « Il y a des auteurs qui assurent que le Soldan [Sultan d’Egypte] ayant reconnu la vérité de notre foi par la prédication de saint François, le conjura de prier Dieu pour lui afin qu’il le fortifiât dans le dessein qu’il avait de l’embrasser, et qu’étant depuis tombé malade le Saint Père s’apparut à deux de ses religieux qui étaient en Syrie, et leur commanda d’aller trouver ce prince, pour l’instruire et le baptiser; mais parce qu’ils firent tout cela secrètement, à cause de la crainte des Sarrasins, plusieurs en ont douté… » 2
Riche A. abbé, Fioretti ou Petites fleurs de saint François d’Assise, 1847 : « Cependant saint François, voyant que la prédication ne portait plus aucun fruit dans ces contrées [Egypte], se disposa, par une inspiration divine, à retourner parmi les fidèles avec ses compagnons. Les ayant donc rassemblés, il alla prendre congé du Soudan [Sultan d’Egypte]. Celui-ci, avant de le quitter, lui dit : Frère François, ce serait volontiers que je me convertirais à la foi du Christ, mais je crains de le faire à présent : car si mes sujets venaient à le savoir, ils nous mettraient à mort, vous, vos compagnons et moi-même. Vous pouvez rendre encore de grands services, et j’ai à terminer, de mon côté, plusieurs affaires très-importantes; je ne veux donc compromettre ni votre existence, ni la mienne. Mais veuillez m’enseigner les moyens que je dois employer pour assurer mon salut, je suis tout disposé à suivre vos conseils.
Seigneur, répondit le Saint, je vais vous quitter; mais quand je serai de retour dans ma patrie, quand, par la grâce de Dieu, j’aurai établi ma demeure dans les cieux, je vous enverrai deux de mes frères qui vous donneront le baptême, et vous serez sauvé. Voilà quels sont les desseins de Dieu sur vous, et voilà ce qu’il m’a révélé. Mais, d’ici là, hâtez-vous de vous dégager de toute sollicitude, afin qu’au jour où la grâce descendra sur vous, elle vous trouve entièrement disposé à recevoir la foi.
Le Soudan promit de se conformer à ces avis, et il les suivit en effet. Après cette entrevue, saint François et ses vénérables compagnons quittèrent le pays des infidèles, et, quelques années après, le Saint rendit son âme à Dieu. Cependant le Soudan, devenu infirme, attendait l’accomplissement de la promesse qui lui avait été faite. Des gardes, qu’il avait fait placer en plusieurs endroits de ses frontières, avaient ordre, dès qu’ils verraient deux frères portant l’habit de saint François, de les lui conduire immédiatement. Son attente ne fut pas trompée; vers ce temps-là, le Saint apparut à deux de ses frères et leur ordonna d’aller, sans tarder, trouver le Soudan, et de lui procurer la grâce du salut, suivant la promesse qu’il lui en avait faite.
Ces deux frères obéirent sur-le-champ, traversèrent la mer et furent conduits par les gardes au Soudan, qui, en les voyant, s’écria, rempli de joie : Je le reconnais maintenant, oui, c’est Dieu lui-même qui m’envoie ses serviteurs pour me sauver; et c’était vraiment d’après une inspiration divine que saint François m’en avait fait la promesse. Aussitôt il fut instruit des vérités de la foi, reçut le baptême, que lui conférèrent les frères; et, ainsi régénéré en Jésus-Christ, il mourut de la maladie dont il était atteint, et son âme fut sauvée par les mérites et les prières de saint François. » 3
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Jacques d’Autun, prêtre. (1676). La vie de S. François d’Assise, Patriarche des Frères Mineurs par le Père Jacques d’Autun, prédicateur Capucin, pp. 218-219. ↩
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Castet Silvestre prêtre. (1680). Annales des Frères Mineurs composées en latin par le très-révérend père Luc Wadinghes, abbrégés et traduits en français par le très-révérend père Silvestre Castet, tome 1, p. 159. ↩
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Riche A. abbé. (1847). Fioretti ou Petites fleurs de saint François d’Assise, Chronique du Moyen Age traduite de l’italien pour la première fois, pp. 89-92. ↩
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