Isaïe 6, et les positions catholiques face aux protestantes, sur Dieu

Dans le chapitre 6 d’Isaïe nous lisons que le grand prophète eut une vision du Seigneur sur son trône.

Isaïe 6:1 - « ... je vis le Seigneur assis sur un trône très élevé, Et les pans de sa robe remplissaient le temple. »

Sur le trône se tenaient des séraphins, des êtres angéliques. Chacun avait six ailes, deux dont ils se couvraient la face, deux dont ils se couvraient les pieds, et deux dont ils se servaient pour voler. Ils criaient l'un à l'autre, et disaient : « Saint, saint, saint est l'Éternel des armées ! Toute la terre est pleine de sa gloire ! »

Les anges criaient Saint, saint, saint ; ç’en ait fait de l’argument protestant disant qu’une prière répétée plus d’une fois – tel que le Notre Père ou le Je vous salue Marie est une vaine répétition. Isaïe nous dit que lorsque les anges s’écrièrent l’un à l’autre et dirent « Saint Saint Saint est l'Éternel des armées ! Toute la terre est pleine de sa gloire, ! » les portes furent ébranlées dans leurs fondements par la voix qui retentissait, et la maison se remplit de fumée (Isaïe 6:3-4). On est frappé par la description d’Isaïe du Seigneur s’asseyant sur son trône, avec des anges autour de Lui. La question est donc la suivante : est-ce que les anges, avec leurs ailes, et leurs cris, et leurs louanges envers le Tout-Puissant, présentés dans la description d’Isaïe, détournent ou accentuent la gloire de Dieu ?

Une évaluation honnête de la question reconnaîtrait que l’inclusion des anges dans la description sert à accentuer et exprimer pleinement la magnificence de Dieu. Elle ne fait pas détourner de Dieu ni ne diminue Sa gloire. Elle ne dévie pas l’attention de manière pécheresse envers les êtres qu’Il a créés. L’attention dans les actions et la gloire de Ses êtres créés – des êtres qui Lui rendent gloire en retour – illustre plutôt Sa grandeur d’une façon encore plus puissante. Ainsi, Isaïe 6 est un bon exemple, bien que petit, qui démontre que la dévotion aux saints ainsi qu'une reconnaissance juste de leur place dans le royaume de Dieu et dans l’économie du salut, ne retire pas des actions de Dieu ou de Sa gloire. Au contraire, en reconnaissant la place qu’Il a choisie de leur donner, tout comme la gloire que le Roi a décidée de leur donner dans son unique royaume, nous pouvons mieux apprécier la grandeur incomparable du Roi lui-même. Le livre de Daniel saisit la même vérité dans sa description du Seigneur et de ceux qui sont Ses ministres.

Daniel 7:10 - « Un fleuve de feu coulait et sortait de devant lui. Mille milliers le servaient, et dix mille millions se tenaient en sa présence. Les juges s'assirent, et les livres furent ouverts. »

L’innombrable multitude de ministres nous donne une révérence et appréciation plus grandes du Seigneur des armées. Jésus nous dit aussi dans Matthieu 22:33 que les saints seront comme les anges de Dieu dans les cieux. La position protestante sur Dieu, sa position sur la façon avec laquelle Il œuvre, et la façon dont Il doit être vu, est vide et fausse. Sous le prétexte de protéger la gloire de Dieu, elle dévie, en réalité, du modèle biblique et distrait de ce qu’elle prétend protéger : l’honneur de Dieu.

Une autre chose vaut la peine d’être notée au chapitre 6 d’Isaïe. En voyant la vision frappante du trône de Dieu, Isaïe est accablé par ses propres péchés et son indignité. Nous lisons dans Isaïe 6:5 et suivant :

Isaïe 6:5-7 - « Alors je dis : Malheur à moi ! Je suis perdu, car je suis un homme dont les lèvres sont impures,... et mes yeux ont vu le Roi, l'Éternel des armées. Mais l'un des séraphins vola vers moi, tenant à la main une pierre ardente, qu'il avait prise sur l'autel avec des pincettes. Il en toucha ma bouche, et dit : Ceci a touché tes lèvres; ton iniquité est enlevée, et ton péché est expié. »

En commentant ce verset, l’apologiste protestant James White dit ce qui suit :

James White, The God Who Justifies, p. 19 : « Isaïe ne trouva aucun réconfort dans les offrandes qu’il apporta à l’autel ou dans son rang d’enfant d’Abraham. Non, il trouva un réconfort purifiant dans l’acte de Dieu. »

White dit qu’Isaïe trouva un réconfort « purifiant » dans l’acte de Dieu. Il souligne même le terme purifiant. Mais ce n’est pas ce que nous lisons dans le texte d’Isaïe 6. Bien sûr, Dieu est celui qui pardonne. Il n’y a pas de pardon sans Lui ou sans Ses actes. Mais nous lisons dans ce passage même d’Isaïe que l’un des séraphins avait une pierre ardente qu’il eut prise depuis l’autel, et ce dernier toucha la bouche d’Isaïe avec. Ce fut cet acte, l’acte du séraphin touchant la bouche d’Isaïe avec la pierre ardente, qui purifia Isaïe de son péché et retira ses iniquités.

Isaïe 6:7 - « Il en toucha ma bouche, et dit : Ceci a touché tes lèvres; ton iniquité est enlevée, et ton péché est expié. »

Assurément, le pardon et la purification qui vinrent à travers la pierre ardente, qui furent administrées par l’ange, ne furent possibles qu’à travers la puissance et l’acte ultime de Dieu. Mais ce passage démontre que Dieu utilise parfois des instrumentalités et des intercesseurs pour livrer Son pardon et Sa grâce. De la même manière qu’Il confère le pouvoir du pardon à la pierre ardente et l’ange qui l’utilise. Dieu peut également faire en sorte que l’eau du baptême, sanctifiée par Son sang salvifique et le Saint-Esprit, pardonne les péchés ; comme il est clairement enseigné dans le Nouveau Testament (Jean 3:5 ; Actes 2:38 ; Éphésiens 5:26 ; Actes 22:16; etc.) Ainsi, il est intéressant de noter qu’un protestant, tout en prétendant qu’Isaïe fut purifié uniquement par l’acte de Dieu, contredit la description même du texte.

Davantage peut être dit sur le soutien biblique pour l’enseignement catholique à cet égard. Mais le chapitre 6 d’Isaïe est un bon exemple de ce pourquoi la position catholique sur Dieu – et non la position protestante – ainsi que la façon dont Il œuvre et ce qui Lui rend la plus grande gloire, est correcte.