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Saint Josaphat Kuntzevitch
Vies des Saints catholiques
Fêté le 14 novembre
Naissance : 1580, Wlodimir, Ukraine
Décès : 1623, Vitebsk, Biélorussie
Saint Martyr de l'unité catholique et l'Église grecque unie en Ruthénie (aujourd'hui Ukraine)
Le Grand Schisme d'Orient
« La plus grave rupture [qui est jamais arrivée à l'Église], la plus déplorable de toutes, est celle qui sépara de l'Église œcuménique l'empire de Byzance. On put croire que les Conciles de Lyon et de Florence avaient rétablie l'unité ; mais, depuis, la scission s'est produite de nouveau et elle dure aujourd'hui encore, au grand détriment des âmes. Il s'en est suivi que Byzance a entraîné dans les sentiers d'égarement et de perdition d'autres peuples orientaux parmi lesquels les Slaves ; et pourtant ceux-ci étaient demeurés, plus longtemps que les autres, fidèles à leur Mère l'Église. Il est prouvé à Daniel, fils de Romain. Aussi, en accord avec la tradition et les usages vénérables des anciens Slaves orientaux, on put, au Concile de Florence, entendre le métropolite de Kiev et de Moscou, Isidore, cardinal de la Sainte Église Romaine, jurer au nom de ses compatriotes fidélité inviolable à l'unité catholique dans la communion avec le Siège apostolique.
L'union cimentée de nouveau se maintint à Kiev un certain nombre d'années : elle allait être brisée encore pour divers motifs, auxquels vinrent s'ajouter les bouleversements politiques qui marquèrent le début du XVIe siècle. Elle fut heureusement rétablie en 1595 et promulguée l'année suivante à la Conférence de Brest, sur l'initative et grâce aux démarches de métropolite de Kiev et des autres évêques ruthènes ; Clément VIII leur fit accueil le plus affectueux et, par la constitution Magnus Dominus, invita tous les fidèles à rendre grâces à Dieu, « dont toutes les pensées sont des pensées de paix, et qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité ».
Pour que cette unité et cette bonne entente pussent se maintenir à jamais, la Providence si sage de Dieu les marque du sceau de la sainteté et du martyre. Cette auréole était réservée à l'archevêque de Polotsk, Josaphat, du rite slave oriental, que nous saluons à juste titre comme la plus belle gloire et le plus ferme soutien de l'Orient slave ; car on trouvera difficilement quelqu'un qui ait fait plus honneur au nom slave et plus efficacement travaillé au salut de ces populations que Josaphat, leur pasteur et apôtre, qui a versé son sang pour l'unité de la Sainte Église. » [1]
Sa jeunesse
« Né de parents séparés de l'unité catholique, Josaphat, qui reçut au saint baptême le nom de Jean, se consacra à la piété dès sa plus tendre enfance. Tout en suivant la splendide liturgie slave, il recherchait avant toutes choses la vérité et la gloire de Dieu ; à cette fin, et en dehors de toute considération humaine, il se tourna tout enfant vers la communion de l'unique Église œcuménique ou catholique, se considérant comme appelé à la communion de cette Église par le baptême même qu'il avait validement reçu. Bien plus, se sentant poussé par une inspiration du ciel à travailler au rétablissement de la sainte unité dans le monde entier, il comprit qu'il pouvait y contribuer dans une très large mesure s'il conservait dans le cadre de l'unité de l'Église universelle le rite slave oriental et l'Ordre de moines Basiliens.
C'est pourquoi, reçu en 1604 parmi les Basiliens et ayant échangé le nom de Jean pour celui de Josaphat, il s'adonna tout entier à l'exercice de toutes les vertus, particulièrement de la piété et de la mortification.
La vue de Jésus crucifié avait fait naître en lui, dès son enfance, l'amour de la croix, qu'il ne cessa ensuite de pratiquer à un degré éminent.
D'après Joseph Velamin Russky, métropolite de Kiev, qui avait été archimandrite de ce monastère, « il fit en peu de temps de tels progrès dans la vie monastique qu'il put servir de maître aux autres ». Aussi, à peine ordonné prêtre, Josaphat est lui-même nommé archimandrite et placé à la tête du monastère. Pour accomplir sa charge, il ne se contenta point de maintenir en bon état le monastère et l'église attenante et de les fortifier contre les attaques des ennemis; mais, constatant qu'ils étaient presque abandonnés par le peuple chrétien, il résolut de s'employer à l'y ramener. » [2]
Son travail pour l'union
« Entre temps, préoccupé avant tout de l'union de ses compatriotes avec la chaire de Pierre, il s'enquérait de tous côtés des moyens soit de la promouvoir, soit de la consolider; surtout, il étudiait sans répit les livres liturgiques dont les Orientaux, y compris les schismatiques eux-mêmes, avaient accoutumé de se servir en accord avec les prescriptions des saints Pères.
Après cette si active préparation, Josaphat se mit à l'œuvre de restauration de l'unité avec tant de force tout ensemble et de douceur, et il y réussit à tel point que ses adversaires eux-mêmes l'appelaient « ravisseur d'âmes ». Le nombre, en effet, est étonnant de ceux qu'il ramena à l'unique bercail de Jésus-Christ, convertis de toutes condition et origine, gens du peuple, commerçants, nobles, préfets même et administrateurs de provinces, comme nous savons que ce fut le cas pour Sokolinski de Polotsk, pour Tyszkievicz de Novgrodensk, pour Mieleczko de Smolensk.
Mais il étendit bien plus encore son action apostolique du jour où il fut nommé évêque de l'Eglise de Polotsk. Cet apostolat a dû avoir une influence incroyable ; car on vit Josaphat donner l'exemple d'une extrême chasteté, pauvreté et austérité ; il se montrait envers les pauvres d'une telle générosité qu'il alla jusqu'à mettre en gage son omophorion pour secourir leur indigence; se renfermant strictement dans le domaine religieux, il ne s'ingérait en rien dans les affaires politiques, encore que par des instances vives et réitérées on le pressât de se charger d'intérêts et à prendre parti dans des conflits d'ordre temporel ; enfin, il apportait à son œuvre le dévouement accompli d'un très saint évêque, travaillant sans reiâche par sa parole et ses écrits à faire pénétrer la vérité. Il a publié en effet nombre d'ouvrages merveilleusement mis à la portée du peuple, entre autres sur la Primauté de saint Pierre et le Baptême de saint Vladimir, et encore une apologie de l'unité catholique, un catéchisme selon la méthode du bienheureux Pierre Canisius, et d'autres travaux du même genre.
Se multipliant pour rappeler l'un et l'autre clergés à l'accomplissement attentif de ses devoirs, il obtint peu à peu, en réveillant le zèle pour le ministère sacerdotal, que le peuple, régulièrement instruit de la doctrine chrétienne et nourri de la parole divine par une prédication appropriée, se reprît à fréquenter les sacrements et les cérémonies liturgiques, et fût ramené à une vie toujours plus chrétienne. » [3]
Sa haine contre le schisme
« Lorsque les gens de Vilna [Lituanie] se jetèrent dans le schisme, je me tournai vers le Seigneur, notre Dieu et je le suppliai de m'indiquer la voie dans laquelle je devais marcher. Dès ce moment, je contractai une telle haine contre le schisme, que j'étais forcé de répéter : "J'ai haï la synagogue des méchants." » [4]
« Seigneur Dieu, ramenez les schismatiques à la profession de la foi sainte, donnez-nous l'union, accordez-nous la conversion des hérétiques et des païens ! » [5]
Son attitude envers ceux du rite latin
La conduite de l'archevêque à l'égard des membres de la Compagnie de Jésus était encore un utile enseignement pour son peuple... Le nom des Jésuites etait aussi odieux aux dissidents polonais qu'il était cher aux catholiques ; et les Ruthènes ne pouvaient se débarasser d'un fond de défiance à leur égard.
Sans tenir compte de ces préjugés, Josaphat témoigna... la confiance la plus absolue aux Pères de la Compagnie de Jésus, et ceux-ci s'empressèrent à leur tour de seconder toutes ses entreprises. Il venait souvent à leur collège de Polock pour conférer avec eux des affaires de son diocèse ; il les chargeait d'instruire et de diriger ses prêtres et jusqu'aux membres de sa famille épiscopale ; il avait lui-même recours à leurs lumières pour la direction de sa propre conscience. » [6]
« S'il rencontrait des gens qu'il savait disposés à dire du mal des Jésuites, il saisissait toutes les occasions de témoigner son affection pour ces religieux. « Entre eux et moi, disait-il, il n'y a de différence que l'habit et le rite. Nous avons la même foi, la même espérance, la même charité, et mes travaux ont pour but, comme les leurs, l'avancement de la gloire de Dieu et le salut des âmes. Qui est leur ennemi est le mien, et à mon sens, celui de Dieu. Celui qui est hostile à un institut aussi saint et qui fait tant de bien dans l'Église ne peut être agréable à Dieu » [7]
Sa dévotion à la Sainte Vierge
« Saint Josaphat, qui se signalait particulièrement dans cette dévotion à la Vierge, plaçait également en elle une très grande confiance pour faire accepter l'unité; aussi avait-il coutume de vénérer, suivant l'usage des Orientaux, une petite icône de la Vierge Mère de Dieu, que les moines Basiliens, et... à Rome, en l'église des Saints-Serge et Bacchus, les fidèles, des deux rites vénèrent avec grande dévotion sous le vocable de Reine des pâturages (del Pascolo). » [8]
« Il redoublait d'austérité à l'approche des fêtes de Marie... Louer Marie dans ses prédications était son bonheur ; animer les autres à la servir, sa récompense. » [9]
Son martyre
« C'est ainsi que, par une large et abondante diffusion de l'esprit de Dieu, Josaphat consolida merveilleusement l'œuvre d'unité à laquelle il s'était voué. Cet affermissement, on peut même dire cette consécration, il la donna surtout le jour où il tomba martyr de cette cause, par un acte de sa pleine volonté et avec une admirable grandeur d'âme. La pensée du martyre était toujours dans son esprit, fréquemment sur ses lèvres; le martyre, il l'appela de ses vœux au cours d'une prédication solennelle; le martyre, enfin, il le sollicitait comme une faveur particulière de Dieu. C'est ainsi que, peu de jours avant sa mort, averti des embûches qui se tramaient contre lui, il dit : « Seigneur, faites-moi la grâce de pouvoir répandre mon sang pour l'unité, ainsi que pour l'obéissance au Siège apostolique. »
« Son désir fut exaucé le dimanche 12 novembre 1623; avec un visage où éclate la joie et qui respire la bonté, il va au-devant de ses ennemis qui l'entourent, cherchant l'apôtre de l'unité; il leur demande, à l'exemple de son Maître et Seigneur, de ne faire aucun mal aux siens, et se livre entre leurs mains; frappé avec une extrême cruauté et tombé sous leurs coups, il ne cesse jusqu'au dernier soupir d'implorer de Dieu le pardon pour ses meurtriers. » [10]
« Il fut traqué avec la haine amère et l’intention meurtrière des schismatiques et, le 12 novembre 1623, il fut blessé et tué inhumainement avec une hallebarde. » [11]
« Ce martyre si glorieux fut fécond en résultats: notamment, il inspira une grande énergie et fermeté aux évêques ruthènes, qui faisaient deux mois plus tard, dans une lettre à la S. Congrégation de la Propagande, a déclaration suivante : « Nous nous affirmons absolument prêts à donner notre vie jusqu'au sang, comme vient de le faire l'un des nôtres pour la foi catholique. » Un nombre considérable de schismatiques, parmi lesquels les meurtriers mêmes du martyr, rentrèrent bientôt après dans la seule véritable Eglise. » [12]
Prière à St Josaphat, tel que lui fut adressée par Pie IX
« Puisse, ô saint Josaphat, le sang que vous avez versé pour l'Eglise du Christ être le gage de cette union au Saint-Siège apostolique qui fut sans-cesse l'objet de vos vœux et que jour et nuit vous imploriez de Dieu, souverainement bon et souverainement grand. Pour que cette union se réalise enfin, nous vous prions d'être constamment notre intercesseur auprès de Dieu et de la cour céleste. » [13]
Note
[1] Pape Pie XI, L'Encyclique Ecclesiam Dei, Actes de S.S. Pie XI, Encycliques, Motu Proprio Brefs Allocutions, Actes des Dicastères, etc... Tome 1, Maison de la Bonne Presse, Paris, pp. 293-296.
[2] Ibid, pp. 296-297.
[3] Ibid, pp. 297-299.
[4] Alphonse Guepin, Saint Josaphat, Henri Oudin, Poitiers, 1874, p. 12.
[5] Alphonse Guepin, Saint Josaphat, Henri Oudin, Poitiers, 1874, p. 247.
[6] Alphonse Guepin, Saint Josaphat, Henri Oudin, Poitiers, 1874, p. 242.
[7] Alphonse Guepin, Saint Josaphat, Henri Oudin, Poitiers, 1874, p. 243.
[8] Pape Pie XI, L'Encyclique Ecclesiam Dei, Actes de S.S. Pie XI, p. 306.
[9] Alphonse Guepin, Saint Josaphat, Henri Oudin, Poitiers, 1874, p. 248.
[10] Pape Pie XI, L'Encyclique Ecclesiam Dei, Actes de S.S. Pie XI, pp. 299-300.
[11] Pape Pie XII, Encyclique Orientales Omnes Ecclesias, 23 décembre 1945 tel que citée par Claudia Carlen, The Papal Encyclicals, The Pierian Press, Raleigh , 1990, Vol. 4 (1939-1958),p. 93, n° 15.
[12] Pape Pie XI, L'Encyclique Ecclesiam Dei, Actes de S.S. Pie XI, pp. 299-300.
[13] Ibid, p. 307.
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praise be the Lord Jesus Christ, all honor and glory be to His holy mother,Mary.
plaquemine 6 moisLire plus...Absolument De plus il est écrit beaucoup chercheront à entrer qui ne le pourront pas’
Derriey 6 moisLire plus...GLOIRE A DIEU METTONS NOUS A LA DISPOSITION DE JESUS CHRIST NOTRE SEIGNEUR. AGISSONS, obéissons lui. Combattons sous ses ordres avec obéissance. Amen
MICHEL 7 moisLire plus...Nous réfutons votre objection dans notre livre, Hors de l'Église catholique il n'y a absolument pas de salut : https://vaticancatholique.com/catechisme-saint-pie-x-bapteme-de-desir/
Monastère de la Très Sainte Famille 8 moisLire plus...bonjour vous dites un peu partout sur votre site que le dogme du baptême de désir n'est pas catholique, pourtant il est dans le catéchisme de Saint Pie X
TD 8 moisLire plus...Magnifique ! Merci !
Émilie 9 moisLire plus...Merci infiniment de mettre ce calendrier Liturgique à disposition ! Un bon repère, même pour ceux qui, hélas, n'ont pas la possibilité de participer à la Liturgie traditionnelle... Merci également...
smsc 10 moisLire plus...Bonjour, et merci ! C'est une immonde imposture, ils recevront le digne salaire de leurs œuvres les enfants de Belial qui ont fait cela !
Frédéric 11 moisLire plus...bien dit, les MHFM, je suis entièrement d'accord avec vous.
Marcel 1 anLire plus...Merci infiniment pour votre investigation, j'ai aussi eu la même sensation, que cette Sœur Lucie n'était pas la vraie, et cette grande différence en regardant les photos, il faut être...
Rose 1 anLire plus...